Mises à jour du 17/06/2020
INTERPROFESSIONNELMOBILISATION
Conférence sociale : des premiers reculs à confirmer grâce à la mobilisation sociale
PUBLIÉ LE 17 JUIL 2020 TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.Conformément à ses engagements, le Premier ministre a reçu ce jour les organisations syndicales et patronales pour une « Conférence du dialogue social », confirmant ainsi les propos de son discours de politique généralequi placent le dialogue et la démocratie sociale aux cœurs des enjeux sociaux, économiques et environnementaux de la période.
Sur la forme, la CGT note un changement de méthode et une meilleure considération des organisations syndicales comme actrices incontournables sur les sujets du travail, de l’emploi des jeunes, de la lutte contre le chômage et de la relance de l’économie.
Sur la méthode de travail présentée, la CGT prend acte avec satisfaction des engagements du Premier ministre concernant les projets de réformes de l’Assurance Chômage et des retraites. Au-delà d’un « simple » report de calendrier, c’est le contenu même de ces réformes qui sera ouvert à discussions/négociations.
Assurément, les mobilisations sociales de 2019 et 2020 ont lourdement influencé ce choix politique qui n’est en rien du seul fait de la crise sanitaire. C’est bien la démonstration que seul le dialogue social conjugué à un rapport de force permet des avancées pour le monde du travail.
La construction inédite de réunions de « suivi et d’évaluation » au plan national et en territoire est aussi à saluer. Les organisations syndicales territoriales auront en ce sens un rôle prépondérant.
La CGT s’inscrira dans l’ensemble des rendez-vous nationaux comme en territoire et organisera, autant que de besoin, les mobilisations sociales les plus larges afin de réellement peser sur chacun des dossiers.
Mais ces premières avancées ne peuvent cacher l’obstination gouvernementale et patronale qui considère le salaire comme l’ennemi de l’emploi.
Le Premier ministre refuse toute augmentation du smic et des minima sociaux !
Avec en plus un patronat bien plus prompt à recevoir des aides et des exonérations sans contreparties, à verser des dividendes auxactionnaires qu’à augmenter les salaires, le retour à la croissance via la consommation des ménages est impossible.
Plus que jamais, la mobilisation sociale doit se faire entendre pour une politique publique d’investissement, pour l’emploi, pour les salaires et la diminution du temps de travail, pour notre système de protection social et nos retraites… C’est tout le sens de l’appel à la mobilisation et à la grève du 17 septembre prochain !
Mises à jour du 15/06/2020
Le Conseil d’État rétablit le droit de manifester sans autorisation
PUBLIÉ LE 6 JUIL 2020 TEMPS DE LECTURE : 2 MIN.Le juge des référés du Conseil d’Étata rétabli lundi 6 juillet le droit de manifester sans autorisation, dans la limite de 5000 personnes. Notre organisation, au côté de plusieurs syndicats et associations, avait déposé une requête devant le conseil d’État contre le décret du 14 juin qui instauraitun régime d’autorisation de manifester. Le Conseil d’État leur a donné raison.
Saisi par plusieurs syndicats, dont notre organisation, le Conseil d’État a suspendu le décret du 14 juin qui obligeait à obtenirune autorisation avant d’organiser une manifestation sur la voie publique. Dans son ordonnance, le juge des référés remarque qu’« en temps normal », les manifestations sont soumises à une « obligation de déclaration » auprès de la Préfecture. « Le préfet peut alors interdire les rassemblements qui risquent de troubler l’ordre public, par exemple s’il estime que les précautions sanitaires prévues sont insuffisantes ». Le décret du 14 juin, « conduit à inverser cette logique ».
Ce régime d’autorisation a été jugé « excessif » par le juge des référés : « il existe un doute sérieux sur le fait que cette nouvelle procédure ne porte pas une atteinte disproportionnée à la liberté de manifester ». Il suspend ainsi ces dispositions, rétablissant le droit de manifester sans autorisation. Le 13 juin, le Conseil d’État avait déjà tranché en faveur des syndicats, en suspendant l’interdiction générale et absolue de manifester, qui découlait du décret du 31 mai.
Toutefois, au regard des risques sanitaires, il estime que l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes demeure justifier.
Le Conseil d’État interdit une nouvelle fois au gouvernement de fouler aux pieds la liberté de manifester
PUBLIÉ LE 6 JUIL 2020 TEMPS DE LECTURE : 1 MIN.Saisi par le Saf, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, le SM, l’Unef, le Dal et Attac, le Conseil d’État vient de suspendre pour la deuxième fois les dispositions du décret du 31 mai 2020 qui, selon une nouvelle rédaction du gouvernement, soumettait la liberté de manifestation à un régime d’autorisation.
Nos organisations se félicitent de cette décision, l’épidémie de Covid-19 ne peut justifier une telle atteinte à la liberté de manifester, composante essentielle de la démocratie.
La liberté de manifester est donc, désormais, entièrement et pleinement rétablie, seule une déclaration suffit !
En revanche, nous déplorons que le Conseil d’État n’ait pas censuré l’interdiction de principe de tout rassemblement de plus de 5000 personnes qui limite de fait drastiquement la liberté de manifester et ouvre la voie à une part importante d’arbitraire dans la décision de l’administration.
Nous resterons vigilants pour assurer le respect de la liberté de manifester et nous nous opposerons à toute nouvelle règlementation, en application de la loi organisant la « sortie » de l’état d’urgence sanitaire, qui porterait atteinte à nos libertés fondamentales.
Montreuil, le 6 juillet 2020
Mises à jour du 14/05/2020
Mises à jour du 12/05/2020
Mises à jour du 11/05/2020
Mises à jour du 06/05/2020
Mises à jour du 04/05/2020
Mises à jour du 04/05/2020
Mises à jour du 29/04/2020
Mises à jour du 22/04/2020.
Mises à jour du 15/04/2020.
https://www.gouvernement.fr/info
Cergy, le 30 mars 2020
Monsieur le Président,
« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ».
À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie.
Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre.
Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants.
Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier
« L’état compte ses sous, on comptera les morts »
résonne tragiquement aujourd’hui.
Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’Etat, préconisant l’optimisation des ressources, la régulation des flux, tout ce jargon technocratique dépourvu de chair qui noie le poisson de la réalité.
Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays : les hôpitaux, l’Education nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF.
Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de livrer des pizzas, de garantir cette vie aussi indispensable que l’intellectuelle, la vie matérielle.
Choix étrange que le mot « résilience », signifiant reconstruction après un traumatisme. Nous n’en sommes pas là.
Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses.
C’est un temps propice aux remises en cause.
Un temps pour désirer un nouveau monde.
Pas le vôtre !
Pas celui où les décideurs et financiers reprennent déjà sans pudeur l’antienne du« travailler plus », jusqu’à 60 heures par semaine.
Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d’un monde dont l’épidémie révèle les inégalités criantes.
Nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité.
Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie, nous n’avons qu’elle, et « rien ne vaut la vie » – chanson, encore, d’Alain Souchon.
Ni bâillonner durablement nos libertés démocratiques, aujourd’hui restreintes, liberté qui permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de radio – d’être lue ce matin sur les ondes d’une radio nationale.
Annie Ernaux.
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